Art Press, Jan. 1992, JEAN-YVES JOUANNAIS
Eberhard Bosslet – Galerie Gilles Peyroulet
16 novembre-21 decembre 1991
Deux pneus sur deux tabourets encadrant un coussin pneumatique gonflé à l‘air comprimé sont maintenus en bloc par quatre filins métalliques enserrant l‘ensemble. Universal II est une sculpture qui se dépense et s‘équilibre dans sa propre tension. Plastique, caoutchouc, matériaux aux lourdes connotations de mollesse, de malléabilité – utilisés d‘ailleurs dans ce sens par Gereon Lepper avec ses sculptures „obèses“ – basculent ici de l‘asservissement à la tyrannie. Ces fameux coussins pneumatiques qu‘emploie Eberhard Bosslet sont en effet utilisés dans les mines – introduits dans les fentes des parois puis gonflés – pour faire voler en éclats les roches les plus dures. L‘artiste rompt avec un mode d‘exposition in situ. A l‘occasion de sa première exposition chez Gilles Peyroulet il avait étayé les murs de la galerie de tenseurs, longs tubes métalliques de soutènement qui donneient l‘impression de préserver l‘equilibre du lieu. Aujourd‘hui, avec l‘air comprimé et des éléments gonflables il propose des sculptures autonomes, dont la mise en espace n‘est plus tributaire des lieux et de leur architecture. Objets singuliers, alliages contre nature d‘éléments condamnés a feire corps sous la pression d‘une force mécanique duelle, ces sfructures tout en énergie bridée ont quelque chose des machines de survie de Bickerton, tant du point de vue des accessoires, de certaines couleurs que du contraste entre un apparent fonctionnalisme et une inutilité flagrante. Dans les deux cas, la technique se pare des attributs de la fiction, ou vice versa.
Jean-Yves Jouannais
Eberhard Bosslet – Galerie Gilles Peyroulet
16 novembre-21 decembre 1991
Deux pneus sur deux tabourets encadrant un coussin pneumatique gonflé à l‘air comprimé sont maintenus en bloc par quatre filins métalliques enserrant l‘ensemble. Universal II est une sculpture qui se dépense et s‘équilibre dans sa propre tension. Plastique, caoutchouc, matériaux aux lourdes connotations de mollesse, de malléabilité – utilisés d‘ailleurs dans ce sens par Gereon Lepper avec ses sculptures „obèses“ – basculent ici de l‘asservissement à la tyrannie. Ces fameux coussins pneumatiques qu‘emploie Eberhard Bosslet sont en effet utilisés dans les mines – introduits dans les fentes des parois puis gonflés – pour faire voler en éclats les roches les plus dures. L‘artiste rompt avec un mode d‘exposition in situ. A l‘occasion de sa première exposition chez Gilles Peyroulet il avait étayé les murs de la galerie de tenseurs, longs tubes métalliques de soutènement qui donneient l‘impression de préserver l‘equilibre du lieu. Aujourd‘hui, avec l‘air comprimé et des éléments gonflables il propose des sculptures autonomes, dont la mise en espace n‘est plus tributaire des lieux et de leur architecture. Objets singuliers, alliages contre nature d‘éléments condamnés a feire corps sous la pression d‘une force mécanique duelle, ces sfructures tout en énergie bridée ont quelque chose des machines de survie de Bickerton, tant du point de vue des accessoires, de certaines couleurs que du contraste entre un apparent fonctionnalisme et une inutilité flagrante. Dans les deux cas, la technique se pare des attributs de la fiction, ou vice versa.
Jean-Yves Jouannais
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